« Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis » Vocations 2024


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lundi 22 avril 2024
Diocèse de Martinique

A l’occasion du dimanche du Bon Pasteur, notre Mère l’Eglise nous invite à porter notre regard et nos prières sur les vocations et spécialement la vocation au sacerdoce. Suivre le Christ de manière radicale implique ou suppose d’abord un amour véritable, une expérience personnelle et profonde avec le Christ. De cet amour préférentiel pour Jésus Christ, le candidat au sacerdoce devra développer une disposition intérieure fondamentale pour répondre à son appel.

Être disponible aux appels de l’Esprit et aux médiations de l’Eglise

Toute vocation est d’abord une histoire d’amour, un coeur à coeur entre ce Dieu Un et Trine et cet homme pauvre pécheur qui se laisse séduire. Accepter de s’interroger avec l’Esprit sur un appel, c’est accepter de faire confiance à l’Eglise avec ses insuffisances, ses limites. C’est d’abord accepter d’en parler avec son curé de paroisse ou à une personne digne de confiance qui peut l’aider à un pré-discernement. C’est ensuite accepter d’être orienté vers le père Sosthène Godjo, responsable de la Pastorale des vocations et du Foyer Saint Dominique Savio. C’est accepter de participer à des retraites, des week-ends de réflexion, de recollection avec comme objectif non pas d’envoyer chaque jeune ou moins jeune au séminaire, mais de l’aider à grandir en maturité pour lui permettre d’éclairer son choix. Une première étape est franchie lorsque le jeune ou le moins jeune demande son admission en année de propédeutique. Cette année se fait généralement à Paris à la maison Saint Augustin où seront posées les bases d’une formation humaine intellectuelle et spirituelle nécessaires à la poursuite au séminaire. A l’issue de cette année, en fonction des recommandations des pères formateurs de la Maisons Saint Augustin, le jeune ou le moins jeune demande (ou pas) de manière libre son entrée au grand séminaire à son évêque. C’est la deuxième étape. Le temps du séminaire (qui se passe généralement au séminaire Saint Cyprien de Toulouse) dure au minimum 6 années, durant lesquelles le candidat au sacerdoce par une formation humaine, intellectuelle, spirituelle et pastorale de plus en plus en plus approfondie continuera d’affiner son discernement et découvrira les joies, les difficultés et les renoncements du ministère de prêtre. Au cours de cette formation, l’accompagnateur spirituel aura un rôle clé dans le processus de maturation du séminariste. Il devra l’aider à faire la lumière sur ses zones d’ombre, ses faiblesses. Tout au long de leur parcours, Mgr Macaire, par l’intermédiaire de son délégué aux séminaristes, veille au bien-être et à la croissance spirituelle et humaine des séminaristes. Enfin, le temps venu, il y a l’acte libre que pose le séminariste en demandant (ou pas) son admission aux ordres. Le parcours semble être long... Mais tout au long de ces années le candidat au sacerdoce devra être en vérité avec luimême et avec l’Eglise. Être en vérité avec lui-même c’est accepter ses limites, c’est accepter de purifier les raisons profondes de son appel (peur du monde, rôle de la famille ou autre). C’est accepter aussi de grandir en maturité pour assumer pleinement ses choix, poser des actes libres, parce que dictés par l’amour seul du Christ.

Les joies et souffrances du prêtre en Martinique

On ne devient pas prêtre pour connaître une ascension, une réussite sociale. Il n’y pas de carrière dans l’Eglise. La seule ambition qui anime le coeur de tout prêtre est d’aimer de tout son coeur, de toute son âme, de toutes ses forces et de tout son esprit le Seigneur et d’être au service du peuple de Dieu. Le prêtre en Martinique est, à l'image de son Sauveur, porteur de joie, d’Espérance et homme de souffrance. Sa vie est faite de rencontres quotidiennes après les messes du matin, après des funérailles, au presbytère, dans le quartier, ou dans l’accompagnement de groupes, de couples de personnes : c’est la pastorale ordinaire. Les joies sont nombreuses car il est le témoin privilégié de l’oeuvre de Dieu dans la vie des fidèles et dans la sienne aussi. Une conversion, une repentance, ou une réconciliation sont des joies immenses. C’est aussi un homme de douleurs. Il porte toutes les souffrances de la terre de Martinique (les blessures du passé, les divisions sociétales et familiales) mais aussi les siennes (ses limites, ses désillusions, sa solitude). C’est aussi un homme qui comme Jésus connaîtra la trahison, la calomnie, l’abandon… Mais qu’est-ce que tout cela, face à l’amour de Dieu qu’il révèle en son Fils Jésus ?

En conclusion … « Celui qui est appelé sait qu’il existe en ce monde une joie simple et pleine : celle d’être pris par le peuple qu’on aime pour être envoyé à lui comme dispensateur des dons et des consolations de Jésus, l’unique Bon Pasteur qui, plein de profonde compassion pour tous les petits et les exclus de cette terre, fatigués et opprimés comme des brebis sans pasteur, a voulu associer beaucoup de personnes à son ministère pour rester et agir Lui-même, dans la personne de ses prêtres, pour le bien de son peuple ». (Pape François 17 avril 2014)

Père Jacques Platon, Délégué de l’évêque auprès des séminaristes ■

A lire dans le N°680 de la revue Eglise en Martinique

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